Bruno Fondeville, enseignant-chercheur, préconise la responsabilisation des élèves dans le domaine de l’éducation

Bruno Fondeville, enseignant-chercheur, préconise la responsabilisation des élèves dans le domaine de l’éducation

L’éducation occupe une place centrale dans le débat public, et l’enseignant-chercheur Bruno Fondeville, en collaboration avec ses collègues Rémi Bonasio et Gwénaël Lefeuvre, vient de publier un ouvrage intitulé « L’enseignant face aux désordres en classe ». D’une longueur de 210 pages, cet ouvrage se destine principalement aux enseignants du primaire, offrant une perspective approfondie sur la manière dont ils gèrent les perturbations en classe. Fruit de quatre années de travail au sein de quatre écoles primaires, dont trois à Toulouse dans des zones d’éducation prioritaire et une à Tarbes (Hautes-Pyrénées), le livre vise à explorer les défis rencontrés par les enseignants dans la régulation des troubles en classe.

La thématique des désordres en classe a émergé à travers divers conseils d’élèves, révélant des difficultés des enseignants à utiliser des dispositifs de régulation autres que la simple sanction. L’idée sous-jacente est celle de responsabiliser les élèves en les sensibilisant aux problèmes et aux origines des perturbations. Ce projet de recherche a impliqué une collaboration étroite avec des écoles relevant de l’éducation prioritaire, où les enseignants sont souvent confrontés à des défis particuliers.

Le processus d’observation s’est déroulé à la demande des équipes pédagogiques, avec une première phase de captations vidéo pour évaluer la dynamique de la classe. Les chercheurs ont ensuite analysé ces vidéos, identifiant ce qui fonctionne bien ou mal, et ont partagé ces observations avec les enseignants. Dans une deuxième phase, ils ont accompagné les enseignants pour ajuster et modifier leurs pratiques.

Les désordres étudiés étaient ceux perçus du point de vue des enseignants, ce qui inclut une diversité de situations problématiques. Parmi les exemples, on trouve des bavardages en classe, des prises de parole intempestives, des interventions constantes des élèves, et des situations difficiles à gérer issues de la cour de récréation, comme des moqueries et des bagarres.

L’ouvrage met en lumière les enseignements tirés de cette analyse, avec un accent particulier sur le besoin de provoquer une prise de conscience chez les élèves plutôt que de simplement les sanctionner. Par exemple, dans le cas des bagarres, les enseignants cherchent à aller au-delà de la sanction et à favoriser une compréhension des enjeux. Cependant, ils peuvent faire face à des contestations de la part des élèves qui ont des références différentes sur ce sujet, provenant souvent de récits de quartiers populaires.

Adama Ba