Belgique : méconnaissance de l’UE malgré sa position de pays hôte
Bien que la Belgique accueille plusieurs institutions européennes, elle se distingue par le faible niveau de connaissance de l’UE parmi ses citoyens.
Dans moins de cinq semaines, les Belges se rendront aux urnes non seulement pour les élections régionales et fédérales, mais aussi pour élire leurs représentants européens. Cependant, une récente étude réalisée par l’organisation de protection des consommateurs Test Achats révèle que les Belges ne sont pas bien informés sur les capacités et les actions passées de l’UE.
Un questionnaire vrai/faux portant sur les institutions et les processus décisionnels de l’UE a montré que seulement un quart des personnes interrogées (26%) en Belgique, au Portugal, en Espagne et en Italie étaient bien informées, tandis que 20% étaient mal informées. Si l’Espagne se distingue (29% bien informés, 17% mal ou pas informés), la Belgique – le cœur de l’Europe – arrive en dernière position avec seulement 22% de bien informés contre 25% de mal informés.
« C’est très regrettable car nous avons également constaté que les consommateurs accueillent favorablement les mesures prises par l’Europe », a indiqué Laura Clays, porte-parole de Test Achats, au Brussels Times. « Mais ils ignorent soit les mesures, soit le fait qu’elles sont le fruit de décisions européennes. »
Ignorance des mesures positives
Du point de vue de la protection des consommateurs, un Belge sur trois pense que la politique européenne a un impact positif sur leur quotidien, et 38% estiment que le niveau de protection des consommateurs n’a pas changé ces cinq dernières années. « Néanmoins, l’Europe a pris plusieurs initiatives lors de la dernière législature pour renforcer la protection des consommateurs », ajoute Clays.
Par exemple, 70% des Belges ont accueilli favorablement l’interdiction de la publicité ciblée pour les mineurs (sous l’acte récemment adopté sur les services numériques), mais seulement la moitié sait que cela provient de l’UE, et seulement 26% se sentent informés à ce sujet.
Il en va de même pour l’obligation pour les fabricants de réparer les produits même après la garantie légale de deux ans, et la lutte contre l’éco-blanchiment. Nous observons donc un paradoxe entre la confiance limitée des consommateurs en l’UE et leur appréciation des politiques européennes.
Cependant, les consommateurs ont des priorités claires pour l’UE. Une enquête d’Euroconsommateurs auprès de plus de 4 000 personnes révèle que des mesures visant à augmenter le pouvoir d’achat sont essentielles pour eux, notamment avec un désir pour des médicaments abordables (83% des consommateurs belges pensent que l’UE devrait se concentrer sur ce point) et une alimentation saine et durable (76% estiment que c’est une priorité). La lutte contre le phishing complète le top trois en Belgique.
Source de méfiance
Clays souligne que, bien que les Belges manquent cruellement de connaissances sur l’UE, les résultats sont très médiocres dans l’ensemble. « En Belgique, par exemple, 80% des sondés pensent que certains membres du Parlement européen sont nommés par le gouvernement de l’État membre », dit-elle.
Pour les quatre pays, ce chiffre atteint 76%. « Il est vraiment dommage que les gens vont bientôt voter pour tous les députés européens, alors que tant de personnes pensent que les députés sont également nommés. »
Elle note que ces chiffres sont préoccupants, car être bien informé est fondamental pour la démocratie. « Lorsque cela fait défaut, c’est là que les choses tournent souvent mal et que la méfiance commence. »
Clays conclut qu’il est important pour les gens de réaliser que l’Europe est nécessaire pour armer correctement les consommateurs dans un monde globalisé et numérisé.