Les expulsions de Marocains sans-papiers ont doublé, selon la Secrétaire d’État belge
La Belgique a rapatrié 119 Marocains sans-papiers résidant dans le pays au cours des cinq premiers mois de cette année. Cela représente plus du double des 55 Marocains renvoyés au Maroc durant la même période l’année dernière, a rapporté l’agence de presse Belga jeudi.
La Secrétaire d’État belge, Nicole de Moor, a attribué cette augmentation à une meilleure coopération avec le Maroc. En avril, une mission du gouvernement belge a permis de conclure de nouveaux accords pour le retour des personnes considérées comme en situation irrégulière, en particulier les individus ayant des antécédents criminels. « Cette collaboration renforcée est essentielle pour assurer la sécurité et le respect des lois en Belgique », a déclaré de Moor.
Depuis cette mission d’avril, les expulsions ont considérablement augmenté. La moyenne mensuelle est passée de 14 au cours des premiers mois de 2024 à 37 en mai. Cette augmentation significative démontre l’efficacité des nouvelles mesures mises en place. « Nous avons maintenant les outils nécessaires pour agir de manière plus décisive et rapide », a ajouté de Moor.
Nicole de Moor vise à augmenter encore le taux d’expulsions. Elle a récemment obtenu l’approbation parlementaire pour sa «politique de retour persistante», qui offre aux autorités une plus grande flexibilité pour procéder aux expulsions. Cette politique inclut également des mesures pour accélérer le processus d’expulsion et minimiser les délais d’attente. « Nous devons être capables de réagir rapidement pour éviter que des personnes en situation irrégulière ne deviennent un problème persistant », a-t-elle souligné.
Cette coopération renouvelée avec le Maroc fait suite à une période d’amélioration prudente qui a commencé à la fin de 2023. Auparavant, les expulsions étaient entravées par le refus du Maroc de délivrer des documents de transit, ont rapporté les médias belges. Cette situation avait créé des tensions diplomatiques entre les deux pays, mais grâce aux efforts diplomatiques et aux discussions bilatérales, un terrain d’entente a été trouvé.
En plus des accords bilatéraux, la Belgique a également renforcé sa politique de contrôle aux frontières. Les autorités belges travaillent en étroite collaboration avec les forces de l’ordre locales et les services de l’immigration pour identifier et localiser les personnes en situation irrégulière. Des opérations de contrôle régulières sont menées dans les zones à forte densité de population immigrée, ce qui a conduit à une augmentation des arrestations et des expulsions.
Le gouvernement belge a également mis en place des programmes de sensibilisation et d’information pour dissuader l’immigration clandestine. Ces programmes visent à informer les migrants potentiels des risques et des conséquences de l’immigration illégale, ainsi que des voies légales pour entrer et séjourner en Belgique.
La question des expulsions de sans-papiers est un sujet sensible et complexe qui suscite des réactions variées au sein de la société belge. Certains groupes de défense des droits de l’homme critiquent la politique de retour persistante, arguant qu’elle manque de compassion et ne tient pas compte des situations individuelles difficiles. Ils appellent à des solutions plus humaines et à des politiques d’intégration plus inclusives.
Cependant, le gouvernement belge défend sa position en affirmant que le respect des lois et la sécurité nationale sont des priorités absolues. « Nous devons trouver un équilibre entre l’humanisme et l’application stricte des lois », a déclaré de Moor. « Notre objectif n’est pas de punir, mais de maintenir l’ordre et la sécurité pour tous les citoyens. »
En conclusion, l’augmentation des expulsions de Marocains sans-papiers en Belgique est le résultat d’une coopération renforcée avec le Maroc et de nouvelles mesures gouvernementales visant à améliorer l’efficacité des procédures d’expulsion. Cette situation illustre les défis continus auxquels sont confrontés les pays européens en matière de gestion des migrations et de respect des droits humains.