Kerry King révèle la principale différence entre Slayer et son projet solo

Kerry King révèle la principale différence entre Slayer et son projet solo

Kerry King a évoqué les différences majeures entre son groupe solo et Slayer, tout en saluant le talent exceptionnel du guitariste Phil Demmel, capable, selon lui, de « jouer à un niveau bien supérieur » au sien.

L’année dernière a marqué un tournant pour Kerry King, qui a officiellement lancé sa carrière solo avec l’album From Hell I Rise. Ce premier opus publié sous son propre nom a suscité un grand enthousiasme, notamment grâce à la formation qui l’accompagne. Outre l’ancien batteur de Slayer, Paul Bostaph, on y retrouve Mark Osegueda de Death Angel au chant, Kyle Sanders de Hellyeah à la basse et Phil Demmel, ex-Machine Head, à la guitare. Toutefois, certains n’ont pas manqué de relever des similitudes évidentes avec Slayer.

King, lui, assume pleinement cette ressemblance, expliquant que son style et son identité artistique restent les mêmes. Mais malgré cela, il existe des différences notables entre les deux projets, comme il l’a expliqué dans un récent entretien accordé au podcast Talk Louder.

Un changement de perspective

« Imaginez un cheval avec des œillères. C’était moi dans Slayer. Pas complètement aveugle, mais avec une vision focalisée droit devant. Avec mon groupe solo, j’ai légèrement élargi mon champ de vision, disons de cinq à sept pour cent. Ce n’est pas énorme, mais ça change la perspective », a déclaré King.

« Slayer était une véritable machine de guerre avec une identité musicale bien définie. Les fans, comme moi-même, avaient des attentes précises sur ce que devaient être nos morceaux, leur son, leur structure. Avec mon nouveau groupe, j’ai voulu expérimenter un peu. Par exemple, Two Fists est un hommage au punk des années 80. J’ai composé les riffs comme si j’étais dans un groupe punk. J’ai tout de même ajouté un gros riff au milieu, parce que je ne pouvais pas m’en empêcher, mais même le chant devait coller à cette ambiance. »

Un projet solo entre liberté et responsabilité

Interrogé sur la difficulté de diriger un groupe en solo, King a expliqué que la transition ne lui avait pas semblé radicale, étant déjà un des piliers décisionnaires de Slayer :

« Pendant des années, Slayer fonctionnait essentiellement grâce aux décisions que Tom [Araya] et moi prenions ensemble. Aujourd’hui, c’est un peu pareil, sauf que cette fois, toutes les décisions finales me reviennent. C’est à moi que revient la responsabilité ultime, mais j’implique quand même mes musiciens dans le processus. »

Phil Demmel, un guitariste hors pair

Lorsqu’il a fallu répartir les solos entre lui et Phil Demmel, King avoue avoir d’abord réfléchi à ce que les fans attendraient de lui, avant de prendre une décision :

« J’aurais sans doute pu lui en laisser plus, parce que Phil est un véritable magicien de la guitare. Il est largement au-dessus de mon niveau. Il est extrêmement talentueux, avec un jeu bien plus mélodique que le mien. Moi, je suis plus brut, plus archaïque. Mais ensemble, ça fonctionne. »

King précise qu’il voulait tout de même que son public continue à le reconnaître dans les solos, évitant ainsi de donner l’impression qu’il déléguait son rôle :

« Au début, quand je décidais qui jouerait quoi, je me suis demandé ce que les fans attendraient de moi. Je ne voulais pas qu’ils pensent que je me déchargeais de mes parties de guitare ou que je les négligeais. Je voulais qu’ils sentent que j’étais toujours à fond dans le projet. »

Avec From Hell I Rise, Kerry King prouve qu’il n’a rien perdu de son énergie et de son envie d’écrire des morceaux percutants. Et même si les sonorités rappellent inévitablement Slayer, son groupe solo lui permet d’explorer une nouvelle facette de sa créativité, tout en restant fidèle à son ADN musical.

Sokhna Seck