La Belgique reporte un appel d’offres pour un parc éolien en mer de 700 MW face à d’importantes incertitudes

Le gouvernement fédéral revoit sa stratégie énergétique
Le Conseil des ministres belge a décidé de reporter l’appel d’offres initialement prévu pour un nouveau parc éolien offshore de 700 mégawatts en mer du Nord. Cette décision est motivée par des risques réglementaires, juridiques et budgétaires jugés trop importants. Selon un communiqué du Mouvement Réformateur (MR), le processus lancé par le précédent exécutif comportait de nombreuses incertitudes, notamment un calendrier irréaliste et un cadre financier flou.
Le ministre fédéral de l’Énergie, Mathieu Bihet, a déclaré que « continuer dans cette direction aurait exposé l’État à des risques juridiques considérables ainsi qu’à de lourds dépassements budgétaires ». Une nouvelle procédure sera mise en place, avec un cadre jugé plus transparent, au plus tard d’ici la fin du premier trimestre 2026.
Un projet structurant pour la transition énergétique
Le lot concerné, baptisé « Princesse Élisabeth I », s’étend sur une superficie de 46 km² et constitue la première phase d’un vaste programme d’attribution de nouvelles capacités éoliennes offshore allant jusqu’à 3 500 MW. Ces appels d’offres doivent être répartis entre 2024 et 2028. Les deux autres lots prévus offriront chacun entre 1 225 et 1 400 MW.
Dans le calendrier initial, le dépôt des candidatures pour ce premier lot était prévu entre le 25 juillet et le 24 août 2025. Ce projet s’inscrit dans l’objectif national d’augmenter la capacité offshore actuelle, qui est de 2,3 GW, pour atteindre de nouveaux sommets à l’horizon 2032.
L’île énergétique Princesse Élisabeth en construction
Parallèlement à ces développements, les travaux se poursuivent sur l’île artificielle Princesse Élisabeth, une première mondiale. Cette plateforme énergétique en mer a pour vocation de centraliser la production des futurs parcs offshore et de l’acheminer vers le réseau terrestre. Elle constitue un maillon essentiel de la transition énergétique belge et de la sécurisation de l’approvisionnement électrique.
Un contexte économique pesant
Au-delà des aspects juridiques, la flambée des coûts dans le secteur de l’énergie a aussi pesé dans la balance. Selon le ministre de l’Énergie, le cadre actuel ne permet pas de garantir la viabilité économique du projet. Le gouvernement entend donc ajuster le dispositif réglementaire et financier avant de relancer la procédure.
La Belgique, en misant sur l’éolien en mer, souhaite renforcer sa souveraineté énergétique tout en respectant ses engagements climatiques européens. Le report de cet appel d’offres marque une étape de réflexion, mais pas un recul des ambitions en matière d’énergies renouvelables.